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Nom de naissance | Józef Teodor Konrad Korzeniowski |
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Naissance |
Berdytchiv, Gouvernement de Kiev Empire russe |
Décès |
(à 66 ans) Bishopsbourne, Angleterre Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande |
Nationalité |
Polonaise Britannique |
Activité principale |
Langue d’écriture | Anglais britannique |
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Mouvement | Littérature moderniste |
Genres |
Œuvres principales
Joseph Conrad, de son vrai nom Józef Teodor Konrad Korzeniowski, né le à Berditchev, en Ukraine, alors province de l'Empire russe, et mort le à Bishopsbourne, en Angleterre, est un écrivain polonais et britannique, écrivant en langue anglaise.
Il est considéré comme l'un des plus grands écrivains de langue anglaise, bien qu'il ne parlât pas couramment cette langue avant la vingtaine, et en vint à être considéré comme un maître styliste de prose qui introduisit une sensibilité non anglaise dans la littérature anglaise. Il est l'auteur de romans et d'histoires, dont beaucoup dans des décors nautiques, qui dépeignent des crises de l'individualité humaine au milieu de ce qu'il considérait comme un monde indifférent, impénétrable et amoral.
Conrad est considéré comme un impressionniste littéraire par certains et un des premiers moderniste par d'autres, bien que ses œuvres contiennent également des éléments du réalisme du XIXe siècle. Son style narratif et ses personnages anti-héroïques, comme dans Lord Jim par exemple, ont influencé beaucoup d'auteurs. De nombreux films dramatiques ont été adaptés et inspirés par ses œuvres. Certains écrivains et critiques ont fait remarquer que ses œuvres de fiction, écrites en grande partie au cours des deux premières décennies du XXe siècle, semblent avoir anticipé les événements mondiaux ultérieurs.
Écrivant à l'apogée de l'Empire britannique, Conrad s'est inspiré des vicissitudes nationales de sa Pologne natale, partagée entre trois empires occupants, et de ses propres expériences dans les marines marchandes française et britannique, pour créer des nouvelles et des romans qui reflètent les aspects d'un monde dominé par l'Europe, son impérialisme qui passe par le colonialisme, et qui explorent en profondeur la psyché humaine. L'analyse postcoloniale (en) du travail de Conrad a stimulé un débat substantiel. En 1975, l'auteur Chinua Achebe publie un article (en) accusant Au cœur des ténèbres de racisme et de déshumanisation, alors que d'autres chercheurs, comme Adam Hochschild et Peter Edgerly Firchow (en), ont réfuté le point de vue d'Achebe.
Né en 1857 à Berdytchiv, Józef Korzeniowski est issu du clan Nałęcz de la noblesse polonaise. En 1861, sa famille déménage à Varsovie. En octobre de la même année, son père Apollo Korzeniowski, qui participe aux préparatifs de l'insurrection polonaise contre la Russie tsariste, est arrêté et emprisonné à la citadelle de Varsovie, puis condamné à l'exil à Vologda, puis à Tchernihiv. Sa famille le suit. La mère de Józef meurt de la tuberculose en . Gravement malade lui-même, Apollo Korzeniowski est autorisé à rentrer en Pologne en 1868. Il emménage avec son fils à Lviv, puis l'année suivante à Cracovie, mais il meurt en , laissant Józef orphelin à l'âge de onze ans. Celui-ci est alors confié à son oncle maternel, Tadeusz Bobrowski (en), qui demeurait à Cracovie, et à qui il devait rester très attaché, entretenant avec lui une correspondance suivie jusqu'à la mort de ce dernier en 1894.
À la fois pour raisons de santé et parce qu'il est attiré par la carrière maritime, Józef part en 1874 pour Marseille, où il embarque comme mousse sur un voilier. Il fait ainsi pendant près de quatre ans son apprentissage en France pour entrer ensuite dans la marine marchande britannique, où il va demeurer plus de seize ans. Il obtient son brevet de capitaine au long cours le , prend la même année la nationalité britannique, sous le nom de Joseph Conrad et commence à écrire. Conrad parle avec une égale facilité le polonais, l’allemand, le français et l’anglais ; mais il décide d’écrire dans la langue de sa nouvelle patrie.
En 1887, après un séjour à l'hôpital de Singapour pour une blessure reçue en mer, Conrad embarque comme second sur le Vidar et effectue au moins quatre voyages à Bornéo et des séjours à Berau.
En 1888, il embarque sur le voilier Otago qui est son premier et unique commandement comme capitaine. En 1890, recommandé auprès du capitaine Albert Thys, administrateur de la Compagnie du Commerce et de l'Industrie du Congo, il part travailler comme capitaine de steamer pour la Société du Haut-Congo officiant dans l'État indépendant du Congo. Il est engagé pour trois ans, mais ne réalise qu'un aller-retour en steamer entre Stanley-Pool et Stanleyville avant d'être rapatrié en Europe pour dysenterie.
En 1891, après une hospitalisation à Londres et une convalescence à Champel en Suisse, il embarque, le , comme second sur le clipper Torrens pour l'Australie. Après un deuxième voyage à Adélaïde et une visite à son oncle Tadeusz Bobrowski (en) en Pologne, il est rayé des rôles du Torrens et en embarque sur le vapeur Adowa comme second, pour le Canada, avec escale à Rouen. En , l'Adowa retourne à Londres où débarque Conrad. C'est la fin de sa carrière maritime.
Se consacrant désormais à son travail littéraire, Conrad achève La Folie Almayer qui paraît en , écrit Un paria des îles publié en . Désespérant de retrouver un commandement, il écrit à un ami « il ne me reste que la littérature comme moyen d'existence » et déclare clairement écrire pour l'argent… La même année, il épouse Jessie George et séjourne en Bretagne de mars à septembre — la vie est moins chère à Lannion et l'Île-Grande qu'à Londres — et y écrit certains de ses textes. De retour en Angleterre, il s'installe à Stanford-le-Hope, Essex, puis, en , à Ivy Walls, Essex (publication du Nègre du Narcisse). Son fils Boris (1898-1978), naît en 1898 (publication du recueil de nouvelles Inquiétude), et en octobre, la famille Conrad s'installe à Pent Farm, Kent, maison louée par l'écrivain Ford Madox Ford.
En , après la naissance du deuxième fils, John (1906-1982), les Conrad séjournent à Montpellier, puis à Genève. Il publie le Miroir de la mer.
En , Conrad, qui vient de souffrir d'une grave dépression nerveuse, quitte sa résidence d'Aldington, dans le Kent, où il s'est installé l'année précédente, pour Capel House, ferme isolée près d'Ashford, dans le même comté, pour près de dix ans cette fois. En , il publie Sous les yeux de l'Occident.
En 1919, obligés de quitter Capel House, les Conrad s'installent provisoirement à Spring Grove (publication de La Flèche d'or), puis vont habiter à Oswalds où est achevée la rédaction de La Rescousse. Pour faciliter la rédaction de l'Attente, Jessie et Joseph Conrad effectuent en un voyage en Corse puis Conrad, seul, une tournée aux États-Unis en 1923 (publication du roman Le Frère-de-la-Côte).
En 1924, après une crise cardiaque en juillet, Joseph Conrad meurt le à Bishopsbourne. Il est enterré le à Canterbury.
C'est en 1925 que paraissent Derniers Contes et un roman inachevé, L'Attente .
En 1895, il publie son premier livre, La Folie Almayer, où il dépeint la perdition d’un Occidental en Malaisie. Dès lors paraissent régulièrement d’autres livres, toujours plus remarqués par les lettrés. Mais Conrad ne connaît que tardivement le succès commercial, avec Chance en 1913, ce dont il eut toujours du mal à comprendre la raison, sans doute la trop grande complexité de son œuvre. Tout au long de sa vie d'auteur, il a affirmé vouloir écrire pour le grand public, et laisse une œuvre considérable, notamment Le Nègre du Narcisse, Lord Jim, Jeunesse, Au cœur des ténèbres, Typhon, Nostromo, Le Miroir de la mer, Sous les yeux de l'Occident, L'Agent secret, Victoire.
Il a été classé parfois comme auteur de « romans de mer », ce qui serait aussi restrictif que pour Herman Melville sous le prétexte que celui-ci est surtout connu pour Moby Dick. De fait, Au cœur des ténèbres, Lord Jim, Nostromo, L'Agent secret, Sous les yeux de l'Occident, Victoire, de grands, sombres et profonds romans, ne se passent pas, ou peu, en mer…
Certains regardent Conrad comme un précurseur de l'existentialisme ; ses personnages sont faillibles, désenchantés, mais ne renoncent jamais à affronter la vie.
Conrad parle couramment le français, avec l'accent marseillais, en raison de son séjour dans la cité phocéenne. André Gide est son intercesseur dans le milieu littéraire français et traduit lui-même Typhon. Un Anarchiste, une des nouvelles du recueil A set of six, se passe en Guyane avec, pour personnage principal, un jeune Parisien.
Dans son ouvrage biographique Mon éducation - Un livre des rêves, l'écrivain William S. Burroughs se souvient ou rêve du « passage de l'orage », et en cite un extrait : « ...dans toute cette troupe d'hommes transis et affamés, qui attendaient avec lassitude une mort violente, on n'entendit aucune voix ; ils restaient muets et sombrement pensifs, écoutaient les horribles imprécations de la tempête ... ». Dans le même rêve, il lit Jeunesse.
Joseph Conrad est également évoqué dans le roman Martin Eden de Jack London. Ce dernier y fait allusion en retranscrivant les pensées de son personnage principal, Martin, lequel peine à être publié dans les revues locales : « Il compara sa nouvelle, encore à peine ébauchée, avec celle de plusieurs écrivains de la mer et il en arriva à cette conclusion qu'elle leur était infiniment supérieure. Seul Joseph Conrad, murmura-t-il, pourrait rivaliser avec moi. Et il s'imaginait Conrad lui étreignant la main et lui disant : Bravo, Martin Eden, bravo ! » (chapitre 27).
Dans une lettre du 3 août 1915 destinée à Madeleine Pagès, Guillaume Apollinaire évoque Joseph Conrad : « Il y a trois polonais connus dans les lettres aujourd'hui et ils n'écrivent point en polonais. Conrad en Angleterre (il a du talent). Przybyzeswky en Allemagne. Et moi en France. »